Interview de Xavier Gruz, directeur du projet Eole
Fréquence de trains accrue, confort amélioré, gain de temps pour les voyageurs, dynamisation du territoire (…), Xavier Gruz évoque l’arrivée du RER sur le territoire de GPS&O à l’horizon 2024 (*).
Selon vos prévisions, l’arrivée d’Éole va s’accompagner d’une augmentation de fréquentation de 40% par rapport à l’actuel Transilien. Pourquoi ?
Xavier Gruz : Cela s’explique par les mauvaises conditions de transport actuelles : 80% des voyageurs de Mantes-la-Jolie en direction de Paris utilisent les trains normands. Avec les meilleures performances du RER E, qui offrira un meilleur confort mais aussi une meilleure capacité avec des trains plus longs, les gens vont revenir vers ce mode de transport. Sans oublier que la fréquence d’un train tous les quarts d’heure en heures creuses est très incitative.
L’amélioration des liens avec Paris et La Défense ne risque-t-elle pas de favoriser la vie économique de ces territoires au détriment de GPS&O ?
X. G. : Il ne faut pas voir un effet de concurrence mais plutôt de la complémentarité. Le RER va dynamiser le territoire de GPS&O avec des possibilités économiques nouvelles ou le développement de l’habitat. À Carrières-sous-Poissy par exemple, l’offre de logements va considérablement augmenter grâce aux transports. Les bénéfices se verront au quotidien. Imaginez une famille : les enfants pourront aller faire du sport en prenant le RER pour une ou deux stations tandis que les parents pourront l’utiliser pour aller travailler à La Défense ou près d’une des stations de la ligne 15, qui sera accessible depuis Nanterre. La vie culturelle sera facilitée : l’U Arena à Nanterre, la Philharmonie à la Villette, seront accessibles rapidement sans recourir à la voiture.
La ligne E est souvent présentée comme une « colonne vertébrale » pour GPS&O. Profitera-telle aussi aux territoires les plus éloignés ?
X. G. : C’est tout l’enjeu des années à venir : nous avons posé un fil sur le territoire, sur lequel se trouvent des perles, c’est-à-dire les gares. De là, il faut mettre en place le maillage qui permet d’accéder facilement au RER dans tout GPS&O. Les anciennes intercommunalités ont commencé ce travail par le passé, nous avons donc des bases pour relever ce défi à l’échelle de l’intercommunalité.
* : propos recueillis dans le cadre d’une interview publiée dans le supplément du journal Grand Paris Développement du mois de janvier 2018
