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Canoë-kayak : Franck Le Moel, au nom du père

Le pagayeur de l'AS Mantaise a en ligne de mire les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 et ceux de Paris en 2024. 

Vignette

Nous sommes en juillet 2014. Assis dans les gradins du stade nautique international à Mantes-la-Jolie, Christian Le Moel n’est pas un spectateur comme les autres. Casquette vissée sur la tête, il observe d’un œil particulièrement attentif le championnat d’Europe de canoë-kayak des jeunes. Quand la course K2 des moins de 23 ans est lancée, son regard ne lâche plus le plan d’eau. Quelques secondes plus tard, son fils Franck franchit la ligne d’arrivée en 3e position. Le papa se précipite vers le bassin pour le féliciter et c’est à lui que le jeune pagayeur, pourtant tout à la joie de cette première médaille internationale, adresse son premier signe.

C’est fait, le témoin est passé entre l’ancien champion international de pirogue et le nouvel espoir du kayak. Cette relation père-fils est fondamentale pour expliquer la réussite sportive du Mantais Franck Le Moel qui vise les JO de Tokyo en 2020 et ceux de Paris en 2024.

Franck Le Moel

Comment avez-vous découvert le canoë-kayak ?

- Franck Le Moel : Mon père était international de pirogue. Il nous a initiés au kayak mon frère Yohann et moi. Pendant nos vacances en Bretagne chez mes grands-parents, nous faisions aussi du kayak en famille. J’avais 9 ans quand j’ai pris ma première licence en club.

Quel rôle a joué votre papa dans votre parcours de sportif ?

- F. L. M. : C’est grâce à lui que j’ai été attiré par le sport de haut niveau. En 2004, il m’a emmené aux mondiaux de pirogue à Hawaii auxquels il participait. Ça été un déclic pour moi. Mon père a aussi été mon premier entraîneur, de l’âge de 9 à 16 ans. Il était toujours là pour nous pousser à nous bouger, mon frère et moi : VTT, course à pied, musculation... Ce n’était pas toujours facile de différencier le coach du papa. Il était exigeant à l’entraînement comme en compétition. Mais avec du recul et en voyant là où je suis arrivé, je ne le remercierai jamais assez. Aujourd’hui encore, le rendre fier est l’une de mes principales motivations.

 

« Mantes a l’un des meilleurs bassins de France »

 

Comment avez-vous rejoint l’AS Mantaise ?

- F. L. M. : Après avoir connu 4 ou 5 clubs au gré de mes déménagements, j’ai voulu me poser dans un club structuré, orienté compétition et course en ligne. L’AS Mantaise était de loin le meilleur en région parisienne. J’ai donc fait un essai quand j’étais cadet, en 2006 et j’y suis resté. J’y ai connu mes premiers vrais équipiers et des amis, mes premières médailles et un état d’esprit qui me convient. Il y a aussi des équipements de qualité dont le stade nautique qui est l’un des meilleurs bassins en France.

Ce club vous permet également d’exercer un travail…

- F. L. M. : Mon sport n’est pas professionnel. Cette activité en tant que chargé de mission en communication et partenariats au sein de l’AS Mantaise omnisports me permet déjà de vivre mais aussi de penser à autre chose, c’est un bon équilibre de vie. J’ai une liberté complète pour mes entraînements.

À côté de votre club, que vous ont apporté les structures fédérales ?

- F. L. M. : Au lycée, j’ai rejoint le Pôle Espoir à Caen en internat puis le Pôle France à Rennes pour mes débuts en équipe de France. Aujourd’hui, je suis au Pôle France à Vaires-sur-Marne/INSEP. Ces expériences et la possibilité de côtoyer des entraîneurs de qualité sont indispensables pour arriver au haut niveau.

Avez-vous connu des coups durs ?

- F. L. M. : J’ai connu une grave blessure en 2016 : une hernie discale lors de la coupe du Monde au Portugal. J’avais tellement mal que je me demandais si un jour je pourrais pagayer à nouveau. Je suis reparti de zéro mais c’était un mal pour un bien. J’ai changé de matériel, de posture sur le bateau et en salle de musculation, je m’étire bien plus et je veille à une bonne diététique.

 

« Paris 2024, je veux y être ! »

 

Vous êtes actuellement en Australie. Quel type de préparation y effectuez-vous ?

- F. L. M. : Il s’agit de la Gold Coast qui permet de faire de grosses séances de bateau toute la journée dans de bonnes conditions climatiques. Il y a 3 séances quotidiennes : à 6h, à 9h30 et à 17h. Nous restons 6 semaines. Tout au long de l’année, je m’entraîne 2 à 3 fois par jour, 6 jours sur 7. Le travail, c’est le seul moyen pour réussir.

Quels sont vos objectifs ?

- F. L. M. : Je rêve des Jeux Olympiques ! J’espère connaître ceux de Tokyo en 2020 soit en K4, soit en K1. Je progresse chaque année depuis ma première sélection en équipe nationale des jeunes en 2012. Je viens d’intégrer le K4, c’est un signe de confiance de la fédération. Notre 6e place mondiale en 2018 nous permettra de nous qualifier pour les JO si nous faisons aussi bien à Szeged en août 2019. Je suis plutôt optimiste.

Et les JO de Paris en 2024, vous y pensez même si vous aurez alors 33 ans ?

F. L. M. : Je dirais même que c’est un vrai objectif ! Cela dépendra aussi de mon éventuelle qualification à Tokyo et du plaisir que j’ai à relever de nouveaux défis après. Mais clairement, je veux y être.

 

Infos +

Un riche palmarès

À 27 ans, Franck Le Moel possède un palmarès bien fourni.

2018

Championnats du Monde : 6e en K4 (500 m) et 9e en K2 (200 m)

Championnats d’Europe : 7e en K4 (500 m) et 7e en K2 (200 m)

Coupe du Monde : 6e en K4 (500 m) et 3e en K2 200 m

2017

Championnats du Monde : 15e en K2 (200 m)

Championnats d’Europe : 10e en K2 (200 m)

Coupe du Monde : 4e en K2 (500 m)

2016

Coupe du Monde : 11e en K1 (200 m)

2014 (moins de 23 ans)

Championnats d'Europe : 3e en K2 (200 m) et 5e en K1 (200 m)

Championnats du Monde : 7e en K1 (200 m)

Régates internationales de Piestany : 1er en K1 (200 m)

Championnat du Monde universitaire : 4e en K2 (500 m) et 6e en K1 (200 m)

2013 (moins de 23 ans)

Championnats d'Europe : 7e en K1 (200 m)

Championnats du Monde : 10e en K1 (200 m)

Championnats de France Vitesse : 4e en K1 (200 m)

2012 (moins de 23 ans)

Championnats du Monde Universitaire : 4e en K1 (200 m)

2011

Championnats de France : 2e en K4 (500 m)

2010

Championnats de France : 2e en K4 (500 m)

2009 (Junior)

Championnat de France : 1er en K4 (500 m), 2e en K1 (500 m) et 2e en K2 (500 m)