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Le projet mobilités du GPSEO : le grand mix

Alors que les enjeux autour de la mobilité ont été le détonateur du mouvement de contestation des « Gilets jaunes » et à l’heure où la LOM (Loi d'Orientation sur les Mobilités) entame la dernière étape de son parcours législatif, le Grand Paris Seine & Oise investit la semaine européenne de la mobilité, du 18 au 20 septembre 2019. A cette occasion, la communauté urbaine dévoilera ses projets pour faire de la mobilité un droit pour tous les habitants du territoire.
 

Semaine de la mobilité GPSEO

La galère des transports : une réalité pour les habitants de la communauté urbaine

Aujourd’hui, se déplacer sur le territoire reste difficile et pénible. Les lignes J et le RER A sont classées parmi les lignes les moins fiables du réseau ferroviaire d’Ile-de-France. Elles cumulent des problèmes de retard, de dysfonctionnements, de fréquence et d’inconfort. En juillet dernier, le Comité des usagers des transports de l’Ouest Francilien a ainsi recensé, sur la ligne J, 150 retards et 49 suppressions de train sur les 6 derniers mois. Les bus fonctionnent mais leur nombre est insuffisant dans les bourgs ruraux. L’autoroute A13, véritable artère automobile de la vallée de Seine, est systématiquement saturée aux heures de pointe. Le réseau cyclable est incomplet et pour partie en mauvais état. Quant aux modes de transport alternatifs (covoiturage, véhicules en libre-service…), ils peinent encore à se développer.
Conclusion, les habitants du territoire sont souvent assignés à un seul mode de transport. En dépit des phénomènes de congestion de la circulation et de son coût sur le budget des ménages, la voiture reste nettement plus utilisée (60%) dans les trajets du quotidien que les transports collectifs (11%), un taux supérieur de 6% par rapport au département des Yvelines et de 17% par rapport à la moyenne francilienne.

Les hubs multiservices : du transport subi aux mobilités choisies

La communauté urbaine porte le projet original de mailler le territoire de 77 hubs multiservices à l’horizon 2024 pour accompagner l’arrivée du RER E à Mantes-la-Jolie. Véritables plateformes de transport multimodales (voiture, train, vélo, covoiturage du quotidien, bus…), adossées à une offre de services de proximité (dépôts de pain, paniers bio, foodtrucks, relais colis, espace de coworking…), l’objectif de ces hubs est de rendre les trajets plus pratiques, plus rapides, plus écologiques et plus économiques en :

  • Organisant le rabattement vers les 9 gares Eole pour garantir, dès 2024, l’accès au RER E à tous les habitants du territoire.
  • Favorisant les interconnexions entre les différents modes de transport par la concentration sur un même site d’équipements ad hoc (parking voiture et vélos, bornes de recharges électriques, aire de covoiturage, arrêt de bus, train…) et par le développement de systèmes d’information en temps réel pour les usagers.
  • Proposant une alternative à la voiture « soliste » pour promouvoir les modes de transport doux et moins carbonés.
  • Simplifiant la vie quotidienne des habitants en leur proposant un éventail de services de proximité.
  • En développant une offre de services sur le principe du circuit court pour soutenir l’économie locale.

La ligne de force qui a guidé ce projet des hubs multiservices est d’opérer une révolution copernicienne. Alors qu’actuellement les habitants doivent s’adapter aux contraintes des transports, l’objectif est d’inverser cette tendance, en structurant des solutions diversifiées de mobilités, ajustées aux différents rythmes de la vie contemporaine. C’est pourquoi, 5 typologies de hubs ont été pensées, chacune proposant un bouquet de moyens de transport et de services spécifiques :

  • Les hubs quartier de gare : centres névralgiques de la mobilité, ils sont reliés par tous les modes de transport au reste du territoire.
  • Les hubs urbains : à destination des citadins, ils proposent des services complémentaires à ceux des commerçants locaux et une offre de transport élargie et plus lisible.
  • Les hubs économiques : conçus pour les actifs du territoire, ils sont localisés à proximité des parcs d’activité économique et des grandes entreprises pour simplifier les trajets domicile/travail.
  • Les hubs express ou autoroutiers : situés à des sorties de l’A13/A14 pour relier la Normandie, Paris et les grands pôles d’emploi.
  • Les hubs ruraux : leur objectif est de désenclaver les bourgs ruraux en facilitant l’accès aux centres urbains et grands axes de transport

Une dynamique expérimentale menée en étroite concertation avec l’ensemble des acteurs

A cet égard, un premier réseau expérimental de 4 hubs sera lancé dès la semaine européenne de la mobilité : Les hubs de Bouafle (express ou autoroutier), d’Ecquevilly (économique), de Gaillon-sur-Montcient (rural) et de l’Ile-aux-Dames (urbain). L’ouverture de ce dernier est prévue le 20 septembre dans la foulée de l’inauguration du premier tronçon de la passerelle de Mantes-la-Jolie/Limay.
Le déploiement des hubs multiservices sur le territoire est évolutif et progressif. Afin d’être en phase avec les attentes des habitants et de s’appuyer sur un modèle économique viable sur le volet du développement de services de proximité, cette démarche s’appuie sur la participation active d’un panel citoyens représentatifs des habitants et actifs du territoire et associe étroitement les commerçants locaux, les opérateurs de transports et les partenaires institutionnels de la communauté urbaine.
Par ailleurs, pour imaginer les solutions les plus innovantes, Grand Paris Seine & Oise, en partenariat avec Liberté Living Lab, organise les 13, 14 et 15 septembre à Paris un hackathon pour accélérer le développement des hubs et faire émerger des solutions concrètes de mobilité et de service du quotidien.
Ce terme, construit à partir des mots hacking (programmation informatique) et marathon, désigne un challenge destiné à développer des projets, technologiques ou non, le plus souvent en équipes, durant une courte période de temps. Les équipes candidates, composées d’entrepreneur, développeurs, spécialistes de la données, designer, urbaniste, experts en mobilité, porteurs de projet, qu’ils soient
localisés ou non sur le territoire, plancheront sur un des trois défis stratégiques suivant :

  • Mesurer l’impact des hubs sur la mobilité et le développement économique,
  • Faire des hubs un levier de création d’activités locales (publique et privée),
  • Imaginer des places de marchés capables de dynamiser les filières alimentaires locales.

Les solutions des équipes lauréates seront présentées le 18 septembre à L’ITEDEC à 16h30.

Mobilités douces : GPSEO fait sa « vélorution »

Encourager toutes les pratiques du vélo est la priorité de la Communauté urbaine sur le front du développement des mobilités douces. C’est l’objectif affiché de son schéma cyclable 2019/2027, dont la présentation sera également l’un des temps forts du programme de la semaine européenne de la mobilité.
Le projet de la communauté urbaine vise à résorber les trois principaux points noirs du réseau cyclable actuel, soit : des aménagements souvent en mauvais état, des discontinuités fréquentes, une carence de parc de stationnement, un linéaire trop restreint. Des problèmes qui entravent la pratique du vélo sur le territoire. Alors que le taux d’équipement des ménages en vélo est élevé (65%), sa pratique ne représente que 0,8% des déplacements sur le territoire, une moyenne en deçà de celles des Yvelines (2%) et de l’Ile-de-France (1,5%).
Afin de pallier cette situation, la Communauté urbaine prévoit d’investir 80 millions €, en particulier pour :

  • La création de 575 Km d’aménagements cyclables supplémentaires contre 270 km actuellement, soit à termes un réseau de 850 km.
  • La réfection de 187 km de voies cyclables.
  • La création de 17 200 places de stationnement contre 1 025 aujourd’hui.
  • L’aménagement de 100 km de voies, qui s’intègre dans l’itinéraire « la Seine à vélo » reliant Paris au Havre et à Honfleur, soit un parcours de cyclotourisme de 511 km.

Rénovation et extension du réseau cyclables GPSEO