A Verneuil-sur-Seine, le street-art entre à la maternelle
Fabien Aufrechter, Maire de Verneuil-sur-Seine, Olivier Lujic, adjoint délégué à la culture, au patrimoine, à l’événementiel et à l’Europe, et Dominique Josseaume, membre de la commission Attractivité du territoire au sein de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise ont inauguré, ce jeudi 30 septembre 2021, la fresque monumentale peinte sur un mur de l’école maternelle Françoise-Dolto, dans le cadre de l’opération « Un mur, une œuvre » menée par GPS&O.
Pour faire ce « paon qui fait la roue », l’artiste Adec s’est inspiré de la fable « Le Paon se plaignant à Junon », de Jean de La Fontaine. « C’est une ode à la modestie, à la tolérance, à l’acceptation de soi-même et à la justice sociale », précise le Maire de Verneuil.
Au-delà de cette symbolique forte dans un établissement scolaire, cette fresque donne le coup d’envoi d’un grand travail en étude depuis maintenant un an : la refonte de tous les espaces verts des Hauts de Verneuil. Et en particulier de la « coulée verte » qui fait face à cette œuvre. « Cela prendra naturellement un peu de temps mais la valorisation de notre patrimoine naturel était un de nos engagements et au-delà, une nécessité » ajoute Fabien Aufrechter.
Dans ses peintures, Adec aime à raconter des histoires
Originaire de Paris et désormais installé dans un petit village cévenol, Adec a été très vite attiré par tous les domaines qui touchent à la création. Après avoir découvert la peinture par l’art urbain dans les années 2000, il se forme en Belgique, à l’Institut Van der Kelen, une école de trompe l’œil de Bruxelles.
La construction de son travail, composé avec différents outils et techniques (bombes, pinceaux ou rouleaux, gravures, encres, collage mais aussi sculpture, soudure), est basée sur un jeu de lignes et de couleurs qui forme un équilibre et offre une lecture d’ensemble. Il joue également sur les accumulations et superpositions, qui permettent de découvrir des éléments, souvent cachés au premier regard.
Avec leurs formes dansantes, les personnages du street-artiste apparaissent comme des pantins bricolés, dessinés avec un savant sens du graphisme. Ils voyagent d'un monde à l'autre, dans des saynètes pleines de vie et de rythme, dans un drôle de théâtre urbain. « Une peinture raconte plein de petites histoires », confie Adec pour résumer son art.
Les écoliers associés à la réalisation
Les élèves de l’école maternelle Dolto ont été étroitement associés au processus créatif de la fresque. Avant d’entamer sa réalisation, Adec les a en effet rencontrés afin d’intégrer des éléments qu’ils pourraient lui souffler. « J’ai une base, la forme. J’ai besoin de vos idées, tout ce qui vous fait penser à votre ville, votre quartier, votre école. Je serai votre bras qui peindra » leur a-t-il lancé. « Et dans quelques années, quand vous passerez devant la fresque, vous pourrez dire, cette image, c’est moi qui ai donné l’idée !»
De leurs échanges sont nés une multitude de petits personnages, de lieux et de petites scènes rassemblés dans la roue du paon : l’éolienne des jardins familiaux, le manoir du Champclos, un marché avec des stands de fruits et légumes, l’île de loisirs, des pêcheurs, des avions, des ruches…
Un projet monté avec la communauté urbaine GPS&O
La réalisation de cette fresque fait partie de l’opération « Un mur, une œuvre », lancée en 2019 par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise pour promouvoir les cultures urbaines, en particulier le street-art. L’objectif : faire rayonner l’art dans l’espace public pour le rendre accessible à tous. Après Meulan-sur-Seine, Breuil-Bois-Robert et Gargenville les années précédentes, les communes de La Falaise, Magnanville, Verneuil-sur-Seine, Achères et Oinville-sur-Moncient bénéficient de cette opération en 2021. « Je suis honoré que notre commune ait été sélectionnée pour intégrer ce programme qui permet de valoriser les bâtiments communaux et avec eux, des quartiers » souligne Fabien Aufrechter.
Le street-art à l’honneur à Verneuil
La ville de Verneuil n’a pas attendu le boom du street-art pour encourager cet art moderne et urbain. Avant le projet de l’école Dolto, l’artiste JBC a réalisé, début septembre, un portrait géant d’Arthur Rimbaud sur un mur du centre culturel, officialisant, par la même occasion, l’attribution du nom du poète à cet équipement. Auparavant, en 2019, l’artiste TWOONE a peint une œuvre monumentale d’environ 140 m2 sur le pignon de la mairie.
A terme, chacune de ces œuvres pourrait être une étape d’un parcours artistique, permettant aux arts de rayonner dans la ville et, au-delà, sur l’ensemble du territoire de la communauté urbaine, et ainsi enrichir le patrimoine local.
